Technique du SEO

Qu'est-ce-que le SEO ?

En matière de création et de gestion de site internet, s'il y a bien une notion récurrente c'est celle de SEO... certes, mais encore ? SEO est l'acronyme anglophone de Search Engine Optimization : dans la langue de Molière, on peut le traduire par "optimisation pour les moteurs de recherche".

Le SEO est donc une stratégie qui consiste à optimiser un site internet, à la fois dans le code et dans le contenu, afin qu'il soit référencé de manière optimale par les moteurs de recherche : c'est-à-dire faire en sorte que le site soit le mieux placé dans la liste de résultats en fonction d'une requête donnée.

Un Google sinon rien !

Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans... vous connaissez la chanson ? En tout cas, s'il fut une époque où plusieurs moteurs de recherche se partageaient la toile, il n'en n'est plus rien aujourd'hui : Google s'est imposé comme le dieu unique de l'univers internet puisqu'il détient désormais 95% des parts de marché en France.

Fort de ce constat, le développeur web doit principalement tenir compte de la façon dont le moteur de recherche Google "voit" et interprète son site, tout en sachant qu'il ne s'agit pas d'interpeller un internaute alpha mais un programme informatique aux algorithmes complexes et qui juge de la pertinence d'un site en se basant sur des critères plus ou moins opaques.

Google ne dévoile qu'en partie le principe de ses algorithmes : le développeur se base donc sur le peu qui lui est révélé, mais aussi sur une expérience empirique, un esprit logique et une dose de bon sens.

Les critères historiques...

A la naissance d'internet, et des premiers moteurs de recherche, les critères prépondérants étaient basés sur des principes clairs et connus de tous : les balises d'en-tête ("title", "meta description", "meta keywords" dans le code des pages, la richesse du contenu rédactionnel, le nombre et la qualité de liens externes (backlinks)...

Certes, mais en pratique, ça donne quoi ?

Imaginons la société Bardin prestataire en plomberie à Cahors, dans le département du Lot. Le site peut être configuré de la manière suivante :

La balise "title" : elle peut contenir le nom de la société même si, a priori, les personnes faisant appel à un moteur de recherche ne connaissent pas la société Bardin et ne taperont donc pas son nom dans le champ de recherche. Toutefois, ce titre s'affichant dans l'onglet du navigateur et comme en-tête dans le résultat de la recherche, il permettra à l'internaute d'identifier aisément la société. On doit impérativement faire suivre le nom par les mots clés définissant le mieux l'activité de la société. Par exemple :

"Ets Bardin : Plomberie – dépannage et installation – Cahors"

La balise "meta description" : cette balise doit compléter le titre de manière succinte (160 caractères au maximum) en évitant toutefois de proposer trop de temes redondants vis à vis du titre. A priori, Google ne tient plus compte des mots clés de cette balise pour déterminer le classement d'un site. Toutefois, elle demeure importante car son contenu s'affichera sous l'en-tête (titre) dans le résultat de recherche : elle peut donc jouer un rôle capital dans le déclenchement du clic chez l'internaute. Une meta description convaincante pourrait ressembler à ça :

"Plombier chauffagiste à Cahors : intervention à domicile rapide et sans rendez-vous. Devis gratuits sous 48H"

La balise "meta keywords" : il s'agit d'une liste de mots clés que l'on définissait par ordre d'importance et en évitant trop de répétitions. J'emploie ici l'imparfait car, depuis plusieurs années, la quasi totalité des moteurs de recherche ne tient plus compte de cette balise... quant à Google, il semble qu'il ne lui ait même jamais accordé la moindre importance : à vrai dire, il l'ignore totalement ! On oublie donc cette balise...

Le contenu des pages : Google est bien plus attaché au contenu d'un site web qu'à ses différentes balises. Et pour cause, c'est bien un contenu rédactionnel riche qui fait la qualité d'un site et Google tient beaucoup à cet aspect qualitatif. Il va donc, en premier lieu, interpréter les diverses balises, puis, juger si elles sont en adéquation avec le contenu proposé. On doit donc veiller à incorporer les mots clés voulus au sein des différentes phrases d'un contenu textuel qui lui-même devra être riche en informations et cohérent...

Les liens externes (backlinks) : vous avez un lien externe lorsqu'un autre site crée sur ses propres pages un lien pointant vers votre site. Google tient compte des liens externes en partant du principe que, si un site X affiche un lien vers un site Y, alors le site Y représente forcément un intérêt particulier. Mais attention ! Un lien externe de qualité ne vous sera fourni que par un site :

- qui propose un contenu en rapport avec le votre.
- qui n'est pas considéré comme une "ferme de liens" (annuaires).
- qui bénéficie déjà d'une forte popularité.

Tricher n'est pas jouer !

Le problème, avec des principes trop transparents et identifiés de tous, c'est qu'ils finissent toujours par être détournés et exploités en tant que faille par des petits "génies" mal intentionnés ! Leur but : positionner rapidement un site en tête de Google, non pas de façon naturelle, mais d'une manière artificielle et plus ou moins astucieuse voire illicite ! On nomme ces mauvais garçons des "Black Hat"...

Tour d'horizon des mauvaises manières :

Un grand nombre de liens externes : la présence systématique d'un maximum de liens externes sans cohérence, notamment via les annuaires, les commentaires dans les blogs ou les forums est aujourd'hui pénalisée par Google. Vous pouvez même être considéré comme un spammeur !

Le texte masqué : le principe est simple, inonder son site d'un nombre astronomique de mots clés cachés, c'est-a-dire invisibles pour l'internaute mais qui seront perçus par le moteur de recherche... les balises d'en-tête étant extrèmement limitées, le développeur-tricheur insère sa liste de mots clés directement dans le corps de la page. Par exemple :

"plombier, plomberie, cahors, chauffagiste, dépannage, installation, chaudière, gaz, plombier, plomberie, cahors, chauffagiste, dépannage, installation, chaudière, gaz, plombier, plomberie, cahors, chauffagiste, dépannage, installation, chaudière, gaz.."

Avouez que, si le moteur de recherche n'est a priori pas en mesure de juger de la pertinence d'une telle rédaction, l'effet sur l'internaute doué de raison pourrait être désastreux. Mais c'est oublier que notre petit malin, tel un prestidigitateur, est capable de cacher ce texte aux yeux avertis du lecteur et va faire en sorte qu'il occupe le moins de place possible dans la page. Comment ?

- en donnant au texte la même couleur que l'arrière-plan : par exemple, un texte noir sur un pied de page également noir sera littéralement invisible...
- en appliquant au même texte une police de caractère de très petite taille : ainsi, l'espace occupé dans le pied de page sera insignifiant, ressemblant à une simple marge...

Disons le tout de suite, cette méthode a fait son temps : facilement décelée par Google, elle est aujourd'hui considérée (à juste titre !) comme un acte patent de malhônnèteté !

Le contenu dupliqué : le copier-coller d'un contenu textuel provenant d'un autre site (même si celui ci est en rapport avec votre thématique) est considéré, au mieux, comme un signe de paresse et, au pire, comme un manque d'intelligence. Dans les deux cas, cela signifie "aucun intérêt" pour Google...

Le Cloaking : cette technique consiste à faire en sorte de présenter, sur une même requête, un contenu différent en fonction de la nature du "client" distant : internaute/humain ou Google/programme... il s'agit simplement de tromper le moteur de recherche en lui proposant une page sur-optimisée en mots clés et, par nature, indigeste pour un lecteur humain, ce dernier étant dirigé vers une toute autre page beaucoup plus lisible. Parfaitement maîtrisé, le cloaking est encore difficile à déceler pour Google, mais ce dernier applique déjà de nombreuses parades qui, à défaut de le repérer, parvient néanmoins à le contourner...

Les pages satellites : appelées également "doorway", ces pages, sans contenu éditorial particulier, sont uniquement optimisées pour apparaître dans les résultats de recherche sur un ou plusieurs mots clés spécifiques (et, la plupart du temps, difficilement intégrables dans le contenu principal). Chacune d'entre elles renvoit ensuite l'utilisateur vers une même page de contenu.

Par exemple, notre plombier pourrait créer une page satellite pour chacune des villes qu'il dessert (plombier-cahors.html, plombier-montauban.html, plombier-caussade.html, etc...) , ou encore, créer plusieurs sous-domaines (cahors.bardin-plomberie.fr, montauban.bardin-plomberie.fr, caussade.bardin-plomberie.fr, etc...) qui redirigeraient l'internaute vers le domaine principal (bardin-plomberie.fr).

Cette technique est considérée comme du spam par la plupart des moteurs de recherche. En 2015, Google a même décidé de s'attaquer à cette pratique qui pollue littéralement ses pages de résultat et qui dégradent donc l'expérience utilisateur.

L'abus de mots clés dans la page : appelé "keyword stuffing", ce principe repose sur la forte présence de mots clés dans la page concernée. A savoir dans les balises d'en-tête, mais aussi et surtout, dans le contenu rédactionnel (titres, paragraphes...). Utilisée à outrance, sans un minimum de discernement et de cohérence, cette technique peut enfanter des désastres tels que :

"Basés à Cahors, nous sommes une entreprise de service en plomberie sur Cahors et alentours : pour vos travaux de plomberie à Cahors, ne vous improvisez pas spécialiste en plomberie et faites appel à un professionnel agréé en plomberie !"

Je grossis un peu le trait mais à peine ! Et l'on voit encore aujourd'hui beaucoup de pages web qui ressemblent à ça... les robots de Google repèrent aisément ce genre de grosse ficelle, ne serait ce que par la redondance de termes trop rapprochés les uns des autres et trop présents par rapport au volume total des autres mots...

Respectez les règles du jeu !

Si toutes ces manipulations frauduleuses peuvent faire gagner de précieuses places au départ d'un référencement, elles sont vite détectées par Google et, à moyen-long terme c'est un déclassement brutal qui pend au nez du site indélicat, voire une radiation pure et simple : le site recule donc de plusieurs pages dans les résultats du moteur de recherche ou n'y apparait même plus !

Alors que faire pour mériter les faveurs de Google ? Etre hônnète tout simplement, travailler dur et avoir quelque chose à proposer : de l'information, un produit ou un service particulier, un tarif attractif, etc... il faut aussi et surtout apprendre à communiquer efficacement et dans les règles, à savoir, sans chercher à tromper ni les utilisateurs ni le moteur de recherche...

Quelques pistes pour commencer...

Un vrai contenu rédactionnel : il doit être riche, structuré et cohérent. Un contenu de qualité incitera les internautes à le partager et vous permet d'obtenir des liens externes qualitatifs : c'est la clé de voûte d'un référencement naturel réussi !

Enfin, le contenu doit embarquer des mots clés spécifiques mais distillés avec intelligence et parcimonie : la densité de ces mots clés ne doit pas être excessive et ne doit pas nuire à la compréhension du texte...

Les réseaux sociaux : intégrez sur vos pages des boutons de partage pour les principaux réseaux sociaux généralistes et professionnels : Facebook, twitter, Viadeo, LinkedIn... dans la même optique, créez des pages perso sur ces mêmes réseaux pour optimiser votre marketing viral.

Les balises d'en-tête : la balise "title" doit comporter le nom d'entreprise et l'activité exercée. On doit également y préciser le lieu dans le cas d'une activité locale. La balise "meta description" complète la balise "title" par une syntaxe structurée. Dans les deux cas, évitez un texte trop long : titre et description ne doivent pas se retrouver tronqués dans la page de résultat de Google.

Les balises de mise en forme : Leur objectif est d'encadrer les éléments du texte de façon hiérarchisée. Notées de "<h1>" à "<h6>", elles indiquent l'importance du texte qu'elles enveloppent en y appliquant une taille de police particulière, <h1> étant la plus importante. Par exemple :

<h1>Titre de la page</h1>
<h2>Titre de la section</h2>
<h3>Titre du paragraphe</h3>
<h4>Paragraphe</h4>

Ces balises sont dans le corps de la page html. Elles sont donc vues par l'internaute et interprétées par le moteur de recherche.

La ré-écriture d'url : appelée également "url rewriting", elle est indispensable si vous exploitez un site dynamique faisant appel à une base de données. Par exemple, un site en PHP + MySQL. Sans ré-écriture, une page affichée par votre site, suite à une requête impliquant la base de données, pourrait ressembler à ceci :

"www.monsite.fr/services.php?id=15&page=7&rubrique=2"

On comprend aisément le manque de clarté d'une telle url pour le moteur de recherche et pour l'internaute... Avec l'url rewriting, vous obtenez un chemin plus lisible et qui peut même contenir des mots clés stratégiques :

"www.monsite.fr/services/plomberie"

L'internaute obtient ainsi une url logique et le moteur de recherche une url "propre", sans caractères spéciaux ou exotiques...

Les liens internes : ils relient de manière cohérente les différentes pages au sein de votre site. Le but est d'effectuer un maillage structuré entre vos pages afin de faciliter la navigation de l'utilisateur et l'indexation de vos pages par le moteur de recherche. Un maillage de base consiste consiste à la mise en place d'un menu, d'un système de catégories et de sous-catégories, d'un fil d'ariane ou d'un sitemap. Mais il peut aller plus loin comme l'utilisation d'un système d'ancres : par exemple, une page d'article sur la "plomberie" peut renvoyer vers d'autres pages internes sous la forme de liens tels que "sujets connexes", "articles pouvant vous intéresser" ou, mieux, "autres sujets sur la plomberie", "la plomberie sans soudure"...

Le fichier robots.txt : ce fichier vous permet d'indiquer à Google les pages qu'il ne doit pas indexer dans sa base de données. Si la racine de votre site possède un tel fichier, Google l'anlysera en premier lieu : il est donc judicieux d'y stipuler les pages qu'il doit ignorer : pages non optimisées, sans réel contenu rédactionnel, pages d'administration...

Conclusion :

La configuration SEO d'un site est un exercice long et délicat : il doit être pratiqué avec maîtrise et, surtout, dans le respect des règles ! Dans le cas contraire, vous vous exposez, volontairement ou pas, à des sanctions de la part de Google : déclassement ou blacklistage pur et simple pour les Black Hats invétérés.

Attachez-vous en priorité à créer un contenu de qualité cohérent, structuré et riche en informations : c'est ainsi que le monde tourne et avance ! Enfin, exploitez les différentes techniques de SEO avec mesure et intelligence : ne les considérez pas comme une arme absolue pour parvenir à vos fins mais plutôt comme un bonus, une belle enveloppe qui va donner envie de lire la lettre qu'elle contient...